En décembre 2003, quelques mois après avoir découvert MAX (logiciel de programmation de musique électronique en direct), je conçois une pièce pour électronique et ensemble libre (le plus large possible). Il s'agit d'une composition très simple qui peut être montée rapidement et avec des musiciens de niveaux différents (dont des enfants). Un an plus tard, j'écris une deuxième pièce pour électronique et ensemble libre. Puis une troisième l'année suivante, cette fois-ci pour improvisateurs et électronique. J'ai la chance de travailler, puis de créer cette pièce avec Anne Gillot et Laurent Estoppey (qu'ils en soient officiellement remerciés ici) ; ce dernier s'exclame lors du premier essai "c'est plus drôle qu'une PlayStation". C'est donc Play Station 1, 2, 3, 4 et 5 que j'ai baptisé mes pièces pour électronique et ensemble libre.
Certaines sont pour improvisateurs, exigeant de ces derniers une façon très particulière d'improviser, d'autres sont des pièces écrites, et d'autres enfin sont des pièces pour support fixes issues d'improvisations. Une seconde série de mes pièces électroniques est destinées aux non-musiciens, se présentant comme des "générateurs de musique contemporaine" et étant manipulées par une personne à la fois avec des ustensiles informatiques : une manette de jeu vidéo (PSP), un volant de jeu vidéo (GTA) et une palette graphique (Padman).
On trouvera ci-dessous des informations plus détaillées pour chacune des Play Stations.
la Play Station 1 ;
la Play Station 2 ;
les Play Stations 3, dont les versions écrites ;
les Super Play Stations 3 Turbo, dont les versions écrites ;
la Play Station 4 ;
la Play Station 5 ;
la Play Station Portable ;
GTA ;
Padman ;
Büdük et la liberté demain ;
Soirées 69 et Play Station (concerts de Play Stations et de pièces acoustiques tout public).
Play Station 1, 2003, remaniée en 2005, durée libre.
Partition graphique (quoi qu'assez précise) s'inspirant du traitement temporel de Morton Feldman : du temps pour écouter chaque son et des grandes respirations entre chaque intervention de l'ensemble. Un noyau de musiciens, les "chefs d'attaque", doit être constitué de professionnels, et le reste de l'orchestre peut être de tout niveau (y compris amateur).
Play Station 2 : sinusite, 2004, 5 minutes 56.
La PS2, adaptée de ma pièce pour support fixe Sinusite, existe en deux versions : pour la première, le ou les musiciens tiennent une ou deux notes pendant 5 minutes 56, qui sont traitées par l'électronique. Dans la seconde version, les musiciens peuvent varier librement les notes, mais en prenant en compte le traitement électronique radical qui leur est infligé.
Play Station 3, 2005, durée libre.
Cette pièce utilise le "patcher" (traitement informatique programmé en MAX) légèrement modifié du 2ème mouvement de ma pièce pour harpe et électronique "die Harfen". J'ai décrit cette pièce comme un "transformateur d'improvisateurs". Les instrumentistes, en effet, n'improvisent pas avec l'électronique mais dans l'électronique : leur son, traités en direct, n'est pas ou peu audible en direct ; ainsi tout ce qu'ils jouent est transformé selon le bon vouloir de l'électronicien, qui, quant à lui, doit improviser avec ce que les instrumentistes produisent. On obtient donc un seul son global qui est le produit (et non la somme, comme dans une improvisation traditionnelle) des décisions subjectives et instantanées des improvisateurs.
Super Play Station 3 Turbo, 2006, durée libre
Touchant aux limites de la PS3 pour l'improvisation (je ne l'utilise depuis plus que pour la PS3 : CHAU), j'ai réalisé une version offrant les mêmes possibilités (démultiplication des instruments, transpositions, délais et filtrages) mais avec une maniabilité bien plus grande. C'est la Play Station que j'utilise le plus souvent pour les concerts d'improvisation, parfois même en solo, en chantant dans la SPS3T.
Play Station 4, durée libre mais supérieure à 45 minutes, 2009
Comme la PS3, la PS4 est la version remaniée d'un patcher conçu pour une pièce écrite, en l'occurrence la première partie de Ma pièce avec comme un espoir à la fin. Le ou les improvisateurs sont "absorbés" par l'électronique (on n'entend pas leur son direct), mélangés à la trame électronique et spatialisés en quatre pistes. La pièce s'écoute avec des bouchons auditifs, de sorte que le son, fort sans être assourdissant, passe autant par le corps que par l'écoute.
Play Station 5, 2011, durée libre mais supérieure à 40 minutes
Il s'agit d'une sorte de looper dont les boucles, de durées différentes, se synchronisent différemment à chaque répétition. Chaque boucle doit faire au moins une minute, et on arrive, en fin de pièce, à une couche d'une trentaine de boucles. Il faut donc improviser de façon très particulière (pour le dire simplement : de manière très éthérée) pour ne pas saturer la pièce.